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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 11:52

J’ai lu, Cécile Lhuillier l’itw à laquelle vous avez participé avec le député Guy Geoffroy pour comprendre vos motivations et votre discours sur ce forum.

 

Préalablement, voici le lien de l’itw dans son intégralité :

linkhttp://www.infoviol.fr/home/prostitution/debat

 

De toute évidence, nous ne sommes pas d’accord.

Nous nous accorderons sur le fait qu’il y a concernant ce débat deux courants de pensée qui s’opposent : d’un côté des matérialistes et de l’autre des idéologues dont je suis probablement avec Scarletty, Christine, Marie-hélène et bien d’autres mais je ne parlerai pas en leurs noms.

Je me situe, et ne m’en cache pas, dans une ligne abolitionniste et milite en faveur de la pénalisation du client. Résolument tournée vers le progrès. Constat fait que notre société basée sur un système d’hyper consommation de tout y compris d’êtres humains a dépassé les limites la décence. Constat fait aussi que la paupérisation des populations liées à des idées mercantiles et spéculatives, qui font fi du devenir des femmes, nous a amenés(es) à des dérives et à des nombres d’actes humiliants et violents jamais atteints.

Vous aurez compris que mon idéologie consiste à remettre l’humain au cœur du système et à faire cesser la traite des femmes, chose établie comme le disent beaucoup depuis la nuit des temps. C’est long ! Très long ! Il est temps de changer les choses.

Vous apportez des arguments qui me confortent dans mon opinion au travers de vos réponses. Je tire quelques extraits.

EXTRAIT

« Cécile Lhuillier : Vous considérez qu'elles sont victimes, mais ce type de mesures légales ne va qu'aggraver leurs conditions de travail.

- G. Geoffroy: Pas en Suède.

- Cécile Lhuillier : Et c'est ce qui m’intéresse particulièrement.

- Le journaliste : Pourquoi ça aggrave les conditions de travail de punir le client ?

- Cécile Lhuillier : De punir le client ? Parce que déjà, ça va va raréfier le client, parce que juste en terme de ressource..

- Le journaliste :Elles feront un autre métier ?

- Cécile Lhuillier : Non, elles ne feront pas un autre métier, elles travailleront plus, et dans des conditions dégradées, en sachant que […] les travailleuses du sexes qui cèdent à certaines exigences de certains clients, c'est en premier lieu les passes non protégées, les passes sans capotes ; par ailleurs, ça va encore invisibiliser la profession […],[pousser les prostituées] encore plus à la clandestinité. »

 

Vous dites que cela va raréfier le client et que cela pose problème en terme de « ressource ». Et vous ajoutez un peu plus loin « elles ne feront pas un autre métier »

Peut-on savoir pourquoi ? Sous estimez-vous à ce point les femmes pour affirmer cela ? Ou parlez-vous pour une petite poignée que vous avez rencontrée et qui affirme que cela leur va bien ?

Si vous prenez la parole au nom de cette poignée de femmes et que vous êtes mandatée pour parler en leurs noms, cela me va. En revanche, je vous propose alors de lister les femmes que vous représentez car il me semble de mon côté que beaucoup se cachent, pleurent et vivent mal cette situation forcée (par un homme ou économiquement).

Suis-je stupide lorsque je pense que tous les métiers et que toutes les formations sont accessibles aux femmes aujourd’hui et qu’aucune n’est à ce point démunie d’intelligence qu’elle ne saurait accéder à des diplômes ou à des postes, y compris dans la vie politique?

A préciser de votre part. En ce qui me concerne, j’ai une autre vision des femmes.

Par ailleurs, le terme « ressource » est posé par vous-même après la probable hésitation du client. Nous parlons bien d’argent.

C’est-à-dire - et vous conviendrez que vous ne représentez pas (du reste le dites-vous honnêtement) la totalité de la population des prostituées - qu’au nom de ces ressources financières revendiquées par quelques-unes, toutes les femmes de ce pays devraient rester dans un état d’avilissement (source du mot prostitution comme est contraint de le préciser à nouveau le député G Geoffroy).

Ce qui me gêne le plus dans cette histoire, c’est qu’au nom de l’argent que gagnent certaines femmes, c’est l’image de la Femme soumise et à disposition que vous continuez à véhiculer en voulant la garder comme une marchandise qui se vend donc achetable sur un simple claquement de doigts.

Pensez-vous sérieusement que la femme arrivera au respect, à l’équité, à la parité qui lui sont dus si notre société continue à envoyer un message de permissivité aux hommes? (Permissivité = Tolérance excessive conduisant à la suppression des contraintes morales et des interdits)

Pourquoi pensez-vous que certains se permettent du harcèlement au travail ? Pourquoi pensez-vous que d’autres battent et violent leurs propres épouses? Pourquoi pensez-vous que certaines de nos « élites » mâles utilisent des réseaux pour se « détendre » et se « divertir » sans complexe et sans état d’âmes ?

Ma réponse est que depuis trop longtemps les hommes se sont crus autorisés à avilir la femme et à l’utiliser comme objet de leur jouissance personnelle. C’est inscrit dans leur inconscient. Une tradition. Une sorte de normalité établie par la bonne bourgeoisie judéo chrétienne.

Pour ma part, pour deux cent personnes environ selon ce que je lis (nombre adhérentes au strass. Vous pouvez corriger si erreur), je ne sacrifierai pas sur l’autel du profit les étudiantes, certaines mères de famille. Je le laisserai pas libre cours aux hommes de continuer à mépriser la femme en la maltraitant parce qu’elle est « potentiellement » pute et doit obéir aux désirs masculins.

Le respect de la femme passera par l’envie de la femme de ce respect-là. Temps qu’on estimera qu’une poignée peut rester à disposition des besoins des hommes, nous resterons TOUTES exposées à des demandes déviantes et en cas de refus à des coups de la part de prédateurs.

Vous parlez argent, vous ajoutez incapacité des femmes prostituées à travailler autrement. Je vous parle de la position de la femme dans la société et de l’avenir des enfants.

Enfin et pour terminer, j’ai lu qu’un commentaire sur des déviances sexuelles était fustigé. Caricature ? Le pensez-vous vraiment ?

Non seulement, ces faits sont racontés par prostituées mais je les ai vécus en tant que femme qui a subi un prédateur qui fréquentait aussi le bois. Vous Le dites vous-même dans l’Itw, aujourd’hui des prostituées sont DEJA obligées de se plier à des exigences intolérables de la part de clients. Pourquoi dites-vous que cela peut-être pire ? Alors ?

 

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http://www.petitionduweb.com/Petition_soutien_a_najat_vallaud_belkacem-17643.html

 

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commentaires

N
Christine,<br /> <br /> Sur BFM, ils donnent la parole à une "chercheuse" spécialisée sur le thème de la prostitution. Nous, victimes de prédateurs et de clients de prostituées ne sommes jamais interrogées. Je ne sais<br /> toujours pas où les chercheurs cherchent.<br /> <br /> S’ils se limitent au bois, je dis qu’ils cherchent peu.<br /> <br /> J'ai la sensation que la chose n'intéresse que la capitale !<br /> Cette femme « chercheuse » fait valoir qu'avec une loi, on mettrait les prostituées en grave danger.<br /> Ne le sont-elles pas déjà ?<br /> <br /> Comment se passe donc la prostitution dans les petites villes de province ?... Une prostituée amie a eu l'occasion d'avoir un pistolet face à son visage. Elle fut aussi violée.<br /> <br /> Comme tu le soulignes, les clients peuvent se maitriser. J’en ai connu qui attendaient si indisponibilité. Par ailleurs, que je sache, les Rv sur internet ne s’inscrivent pas dans la minute mais<br /> parfois avec des rendez-vous pris pour la semaine suivante : un homme qui travaille en mission et se déplace chaque semaine prend tranquillement son rendez-vous d’une semaine à l’autre.<br /> <br /> Pour d’autres, compte tenu du nombre croissant des propositions, il s’agit de les essayer toutes. On apprend donc soit que la presta est sympa mais un peu chère et que l’autre un peu plus loin<br /> pratique du discount ou encore qu’un copain a parlé d’une nouvelle.<br /> <br /> Ainsi de leurs bureaux, ces braves cadres moyens prennent des rendez-vous et s’amusent à se refiler les bonnes adresses.<br /> <br /> <br /> Quant aux prostituées dites professionnelles, même si amie, je n’ai jamais été dupe non plus. Je te parlais de celle-ci que j’ai aidée à son ouvrage vantant tous les avantages liés à l’ouverture<br /> des maisons : « J’ai travaillé pendant vingt ans et je devrais avoir le droit de me reposer et de faire travailler les autres maintenant ». Chantal Brunel a pris cela en compte et a déclaré au<br /> micro de Calvi un matin : « ré ouvrons les maisons closes ». Elle a été critiquée sur cette annonce pour le moins inattendue et qui n’est pas, de mémoire, dans son livre « Pour en finir avec la<br /> violence faite aux femmes.»<br /> <br /> A la suite de ce qu’on peut appeler un « bide », la prostituée dont je te parle est devenue abolitionniste en se rapprochant du Nid et surtout à la suite d’un burn out.<br /> Elle a cessé et conservé des « amis » mais elle se bat. Depuis 2 semaines, à 57 ans, elle va travailler dans les vignes car on lui a retiré partie de son invalidité ! Elle touchait mois de 700<br /> euros, la caf a trouvé le moyen de lui déduire 260 euros de pension de réversion de son ex-mari ! Si elle percevait sa propre retraite, cette déduction ne se ferait pas.<br /> Admets que le système n’est pas fait pour arranger la situation des femmes !<br /> Il faut un grain de sable, une simple facture, une menace de coupure pour que les femmes seules reprennent ce sordide et dévastateur chemin.<br /> <br /> Je parle souvent d’alcool aussi dans mes écrits. Il est, tout comme la drogue, un élément anesthésiant indispensable. On en parle peu chez les chercheurs qui cherchent …<br /> J’ai cessé de voir mon pervers narcissique le jour où j’ai arrêté de boire. Avant je ne voyais rien et je me laissais violée du matin au soir. Il s’amusait à me vendre aussi …<br /> Notre société : le culte du narcissisme. La jouissance pour soi aux dépens des autres …
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C
Nezinam, merci. Je viens te rejoindre car je suis de celles qui a essuyé de graves dénigrements à mon endroit par la susdite & consortes, n'ayant pas l’heur & honneur de partager leurs vues<br /> strassistes. Je reste d'autant plus marrie de voir que l'on réserve des interviews à celles-ci s’affichant sans aucun respect pour les autres & autrui.<br /> Pour venir au fond, victimiser et misérabiliser les prostitués constitue l’antienne majeure… Que de mépris à la lire, que ce seraient de pauvres gens, de pauvres filles, incapables de s'en sortir,<br /> des bouches desquelles, il ne faut pas retirer ce pain noir. L’on ne voit rien de cela mais bien au contraire des personnes adultes majeures et vaccinées qui revendiquent leur indépendance, libre<br /> choix et vénalité, et très bon rapport de stationnement à voir l’outillage très fifille utilisé.<br /> Elle doit retirer ses lunettes de soleil dans les sous bois ou bien plutôt faut-il que nous nous cotisions pour lui offrir une paire de « glasses » ?<br /> <br /> Cette version misérabiliste valait pour Fantine du temps d’Hugo. L’hégérie de la libre prostitution devrait revenir, et vite, du temps des crinolines. Oublie-t-elle que l’humanité a marché sur la<br /> lune en 1969 ? Mon frère venait de naître, Trente ans plus tard, mon fils. Pour eux, je ne puis, pas plus que pour toutes et tous, laisser propager de telles absurdités sur la sexualité masculine<br /> et la prostitution qui serait libre. Et quelle avenue. La même partout d’oppression phallocratique aiguë.<br /> - Non, les femmes ne sont pas des coincées qui refusent les rapports amoureux qui font fuir leurs compagnons vers la prostitution ; cela fait belle lurette, qu'elles ne se couchent plus en chemise<br /> !<br /> - Non, les hommes n'ont pas des besoins irrépressibles au niveau de leur phallus auxquels il faudrait céder à tout prix ! Et si fantasmes, il y avait, le contrôle et la maîtrise de soi –cela<br /> s’apprend- font merveille en la matière et se révèlent si utiles aux galipettes.<br /> Oui, beaucoup d’hommes ne sont pas d’indignes machistes imbus de leur membre et se tiennent.<br /> Oui, la posture politique de faire des prostitués en France des opprimés, absolument, de grave injustice pour ceux et celles qui par le monde le sont réellement, battues, traitées, victimes de tous<br /> les féminicides. Permettant à une coutume perdurant de soumettre les femmes au désir tout puissant du mâle, laissant les femmes aux oubliettes de l’histoire, y compris les Cécile.<br /> Oui, vouloir les maisons closes à roulettes, les protéger, et les soutenir dans la confiscation de l'espace public des bois, notamment, au profit d'une minorité minuscule qui revendique le libre<br /> commerce au détriment d'autrui qui doit "la fermer" sinon menaces d'intolérance, et autres blagues (et encore je suis polie) est abusif. Que d’intolérance à se comporter moralement en "courtière<br /> des fesses" -archaïsme - sous Henri IV, il était mieux vu de dire "maquereau"- avec imposition aux autres par vitupérations verbales publiques !<br /> Oui, le mot « dignité » a un sens, oui, le mot « intégrité » aussi, et se trouvent même consignés en premiers articles de toutes les déclarations de Droits Universels ! Non aux sacralités, dignité<br /> et intégrité nous suffisent.<br /> <br /> Tentative d’enterrement en grande pompe du « jouir sans entraves » dominé par l'érection du « baiser les autres sans limite », plus poliment dit « profiter sans limite d’autrui » . Il n’est partout<br /> que question d'intérêts financiers de grosses bourses ou de petites bougettes !
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