L'UMP souhaite instaurer un "serment d'allégeance aux armes". Tous les jeunes Français arrivés à l'âge de la majorité et les demandeurs d'acquisition de la nationalité française seraient tenus de prêter serment aux armes, c'est-à-dire de s'engager, si les circonstances l'exigeaient, à "servir le pays sous les armes françaises".

"C'est un honneur de devenir français, insiste M. Copé. Je fais mienne la devise de John Fitzgerald Kennedy : 'Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays'. Nous sommes dans une logique de droits et de devoirs."

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Il faut nous préparer à des débats, certes pas inintéressants, mais de nature à focaliser les attentions sur des valeurs générales afin d’éviter les sujets d’actualité tels que le chômage, l’économie, la paupérisation : le résultat d’une politique dévastatrice.

Monsieur COPE pense-t-il sérieusement que nos jeunes vont s’engager à aller défendre des causes qu’ils ne comprennent pas et qu’ils prendront les armes parce que des dirigeants décideront de sévir dans des parties du monde pour des concessions de ressources qui serviront les intérêts de grandes entreprises?

Monsieur COPE imagine-t-il réellement que nos étudiants accepteront de revenir des années en arrière en jurant fidélité à un pays, à un Etat qui n’est même pas capable de les protéger eux en empêchant par exemple les délocalisations - source de l’augmentation du taux des inactifs -, et en après avoir appuyé sur le bouton « stop » de l’ascenseur social ?

Monsieur COPE rêve-t-il d’une France de moutons qui iront combattre sur ordre des cibles que quelques gouvernants auront désignées : Des roms, Des musulmans ?... Qui demain ?

JFK a prononcé cette fameuse phrase dans les années 60, c'est-à-dire il y a 50 ans et c’était aux Etats-Unis. Depuis il y a eu des crises et depuis ces dernières années les riches sont devenus de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Là-bas comme ici. Le rêve américain a fait « pschitt ».

La logique des droits et des devoirs qui pourrait s’appliquer aux jeunes si une telle mesure était prise devrait d’abord être mise en œuvre par ceux du haut de l’échelle.

Je pense à ces personnes qui ont bénéficié de l’école de la République française, de la sécurité sociale qui leur a permis de ne pas mourir d’une varicelle ou  d’une mauvaise bronchite à l’âge des maladies infantiles et qui après avoir « réussi », se sont évadés pour échapper à l’impôt. En résumé, ils ont pris et ne veulent rien redonner en échange : ils ne veulent rien faire pour leur pays par cupidité et mépris. Il s’agit des amis des politiques : il s’agit de vos amis. Vous les encouragez en refusant de leur demander des comptes.

Ceux-là qui ont la chance d’avoir réussi devraient commencer par faire quelque chose pour un Etat qui les a aidés à en arriver là. La France est devenue le pays des droits égaux pour tous… Et des devoirs seulement pour les plus démunis.

J’ai des enfants et s’ils m’interrogent sur le sujet, je leur dirai ceci : « Décide toi-même des causes tu veux défendre. Choisis ! C’est une liberté. Peut-être même la seule qui te reste. Mais ne sois jamais servile à loisir en signant un document qui t’engagerait à obéir à vie. Car je crains que l’ennemi véritable ne sera pas celui qu’on t’imposera mais un système qui te demandera de défendre, de tuer peut être, des ennemis désignés pour la circonstance, des innocents, comme toi victime servile. »

Le vrai ennemi est le système en général, les systèmes des pays qui paupérisent les populations : ils alimentent les profiteurs, voire même, les créateurs de problèmes et des solutions qui vont avec. Ceux-là sont des tyrans qui ont bien compris qu’avec de grands problèmes même inventés, les oisifs de la tête s’en remettront à eux et qu’ils en tireront un certain profit, voire un profit certain.

Les gens heureux ne se battent jamais.

Vous voulez un pays fort et fier ? Faites en sorte que nos jeunes soient forts et fiers d’être là sans avoir à se mettre à genoux et à se prosterner devant vous.

Ce sera déjà un grand pas. Ce pas, c’est à vous de le faire. Pas à nos gamins !

Vous allez nous brandir pendant cette campagne beaucoup de valeurs et ce sera bien divertissant avec l’appui de l’extrême droite mais cela restera des tours de passe-passe pour tenter de faire oublier ce qui ne le sera pas : Un échec social et sociétal.